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Tchad Nouveau

Tchad : Deby panique et ameute les « Béri » … qui posent des conditions.

3 Novembre 2011 , Rédigé par DINGAMTOLOUM Tobie

 

Armee_de_Deby_a_Moussoro_le_22.10.11-pngLe général d’armée – Sultan et Président de la république du Tchad est dans tous ses états : son hypertension artérielle et son diabète le stressent. Les grèves répétitives et multiples dans tout le pays l’épuisent. Sans oublier, comme si tout cela ne suffisait pas,  ses fils et neveux à couteaux tirés entre eux qui l’essoufflent. Il faut le dire, le despote n’a vraiment pas la pêche ces derniers, tant il réalise que tout est contre lui. De là à ce que le pouvoir lui échappe, certains ne lui prédisent pas un futur proche reluisant. Pour conjurer tous ces revers, il est en train de se chercher de nouveaux soutiens tribalo militaires. Mais à quel prix ?

La nouvelle a circulé de bouche à oreille, et s’est répandue dans certains milieux proches du régime à N’djamena – et encore plus vite au sein des militaires Tchadiens – à la vitesse grand V.

Il se dit en effet que depuis le 30 Octobre dernier, une grande réunion  - un véritable conclave – se tient du côté de Derdoba (village natal de Deby), non loin d’Amdjaress où ont été invités les  plus grands dignitaires traditionnels, militaires et administratifs des communautés Zaghawa de Biltine et les Bidéyates (Bilia et Borogate) d’Ennedi. En un mot les Béri.

Les motivations de cette méga rencontre sont simples, mais effrayantes : sans entrer dans les détails sociologiques, on peut dire que cette fraternité n’est pas liés par le sang, les mariages et quantités de traits d’union séculaires ont tout simplement été ameutés par Idriss Deby ITNO en personne.  Alors qu’ils siègent depuis quatre jours, Deby est arrivé par hélicoptère sur les lieux de la réunion dans la soirée du mardi  03 novembre, et leur a dit en termes clairs et nets qu’il a besoin de leur soutien absolu pour faire face à des menaces contre son pouvoir qui disent de plus en plus leur nom.

En retour, ses invités lui ont servi un chapelet de doléances constituant en fait le prix à payer. Et qu’exigent les Béri ? Pas grand-chose : 20 nominations au grade de général, 28 colonels, 300 d’officiers supérieurs  –   c’est à dire des chefs de bataillons et lieutenant-colonels –  et, cerise sur le gâteau, un pactole de un milliard et demi de FCFA en guise d’indemnisation pour tous les morts et blessés Béri tombés sur les champs de bataille depuis qu’ils se battent pour son régime.

Le Sultan en a avalé de travers, mais sans la moindre expression d’émotion, il a mis la feuille dans sa poche,  a levé la séance,  et est reparti à N’djamena par les airs, leur promettant de donner une réponse à leurs sollicitation au plus vite.

Mais il faut dire tout de même que cette exigence des communautés Béri tombe plutôt mal en ce moment où DEBY vient de décider – en le clamant haut  et fort – d’en finir avec les grades fantaisistes, ainsi que les promotions imméritées et ridicules qui réduisent l’Armée Tchadienne au rang de véritable milice.

Va-t-il alors tordre le cou à sa résolution  de « nettoyer »  son armée en se pliant aux exigences de cette plate forme d’intérêts tribalo militaires ?

Il est difficile de le dire dans la mesure où, au même moment,  le problème de ses autres frères – ceux du MJE du soudan – le met pratiquement sur les dents.

En effet, une commission officieuse et souterraine dotée de supers  moyens financiers et logistiques s’active-  de l’intérieur du Tchad -  à soutenir les difficultés des combattants du MJE. C’est ainsi que des convois de carburant, de munitions et même d’armes traversent régulièrement la frontière Nord-Ouest Tchado Soudanaise, à partir de Bahaï pour être réceptionnés de l’autre côté par les hommes de Khalil Ibrahim. Il va sans dire qu’Idriss DEBY ne peut ne pas être au courant. Mais depuis la paix conclue entre le Tchad et le Soudan, DEBY est censé ne plus apporter le moindre soutien aux miliciens du MJE commandés  par Khalil Ibrahim, son cousin Zaghawa du Soudan.

Cependant, certaines langues – parmi les gens de l’entourage direct du tyran – disent sous cape que DEBY n’a jamais cessé de murmurer en privé « qu’Omar el Béchir n’est  pas clair, et qu’il ne faut jamais lui faire confiance »

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