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Tchad Nouveau

Enseignement supérieur au Tchad : Incapacité, Incompétence et diversion

5 Novembre 2011 , Rédigé par DINGAMTOLOUM Tobie Publié dans #Autres auteurs

Ces derniers temps certaines personnes écrivent pour dénoncer le CAMES, d’autres montrent qu’ils sont spécialistes en lobbies. Cependant, j’ai quelques réflexions à leur donner.
 
Entre amis étudiants, en lisant ce qu’a dit un certain Mahamat Michel, qui dénonce le CAMES et qui peine vraiment à le prouver, nous sommes tous mis à rire. Un étudiant burkinabé se moquait de moi en disant « Ce qui se dit sur le Tchad se confirme, l’excellence est mis de coté au profit de la médiocrité ». Nous nous posons la question de savoir si les universités sont des dortoirs où chaque individu qui y entre, attend un décret pour le nommer maitre de conférences ou professeur. Sommes-nous sur cette terre et dans quel siècle vivons-nous ? Et ce monsieur affirme que « le CAMES freine l’enseignement supérieur » en se basant sur le simple constat que le nombre des enseignants reconnus par le CAMES est trop peu vu le nombre d’universités ou d’instituts créés. La réponse est simple : produisez et vous serez reconnu.
Les institutions universitaires au Tchad ont été créées sur des bases politiques, pour satisfaite des ethnies et des régions. Avec le nombre actuel d’enseignements, il serait plus tôt utile d’avoir un petit nombre d’universités ou d’instituts avec des formations de qualités que d’avoir un nombre important et dont les formations ne respectent pas les normes et avec même des enseignants de niveau maitrise, pour enseigner en licence. Si nous sommes arrivés à avoir trop peu d’enseignants reconnus par le CAMES, ce n’est pas la faute du CAMES. Il est évident et honnête de reconnaître la majorité des enseignants ne publie pas. Le CAMES ne recrute pas, mais il reconnaît le travail des enseignants et pour l’être, il faut produire. En plus, on ne publie pas au CAMES, mais n’importe où dans une conférence, revue etc à comité de lecture bien sur, que ça soit en anglais, français ou arable. Apres le doctorat ou le PHD, pour être maitre assistant, il faut seulement deux publications et avoir deux ans d’ancienneté. Comment comprendre qu’un enseigne-chercheur enseigne depuis plus de 20 ans, sans publier ?
Et là vous dites qu’il faut une organisation interne composée des recteurs et directeurs d’instituts (dont certains n’ont pas de niveau ou sont arrivés à ce poste politiquement) pour évaluer les enseignants, c’est un délire. Ce n’est pas un lycée, c’est une université. Quelles compétences auront-ils pour évaluer le travail des enseignants? Un docteur ne peut pas évaluer un docteur. Le Cameroun a une organisation interne qui évalue les enseignants parce qu’il avait suffisamment d’enseignants de grade professeur reconnus par le CAMES et, qui évalue les enseignants avec des critères plus dures que ceux du CAMES ! Vous dites que le Président doit prendre un décret pour grader les enseignants qui ont fait plus de 20 ou 30 ans d’enseignement, pour service rendu. Vous oubliez qu’ils sont payés chaque mois pour ses services. Seulement vous avez oublié une chose : ont-ils innové ? Pourquoi n’arrivent-ils pas, après plus de 20 ans, d’avoir des écoles doctorales dont les enseignants sont uniquement des tchadiens ?. C’est vraiment un aveu d’incompétence. Etre gradé maitre de conférence ou professeur sans publications ?, il n’y a que au Tchad qu’on peut penser ce genre de chose, nul part ailleurs. L’Université est un lieu du savoir, on ne vient pas pour dormir et enseigner chaque année la même chose et pendant 20 ans et attendre d’être gradé par un décret! C’est vraiment le comble de l’incompétence. Arrêter de divertir, Il faut produire ou il faut se taire ou dégager. Je ne suis pas contre la création d’une organisation qui grade les enseignant-chercheurs mais seulement ce n’est pas le moment car nous n’avons que deux professeurs. En tous cas, si cette organisation voit le jour, grader les enseignants ne se basera pas sur le nombre d’années passées à l’université mais plus tôt sur des productions et des résultats obtenus. Vous dites, pourquoi ne pas grader des enseignants qui ont rendu de « loyaux services ». Ce terme demande à être expliciter. Rendre un loyal service n’est pas de faire plus de 20 ans à l’université, sans publier et voler/piller l’université pour se construire des villas. Publier des articles et faire reconnaître son pays fait parti de cette loyauté en ce qui concerne un enseignant.
 
En ce qui concerne le spécialise en lobbies, M. A Mahamat,  avec ses parties 1 et 2. Vous dites ce que tout le monde sait. Vous ne vous êtes même pas occupé des problèmes actuels dans nos universités, ce qui est dommage. Vous dites que vous êtes chercheur indépendant et que vous aviez fait des recherches sur des lobbies au USA etc. En tant qu’étudiant, je vous dis que vos analyses sont tortueuses et manquent de logique pour convaincre. Par exemple, lier le problème des travailleurs de la TCC avec la grève des étudiants, j’ai l’impression que vous rêver. Je m’attendais à des analyses objectives, comparatives des différents lobbies et le niveau de responsabilité de chaque lobby dans la situation actuelle etc. Les lobbies existent et existeront. L’existence des lobbies décrits est réelle mais quel est leur niveau de responsabilité dans le désordre actuel. Par exemple, au temps où le lobby de Koina dirigeait l’université (avant avocksouma), l’accès des enseignants à l’université était très sélectif, ce qui permettait d’avoir des étudiants d’un niveau acceptable. Cependant, ce lobby appliquait aussi des règlements de comptes, empêchant certaines personnes de faire leur preuve (Aslao est une preuve). Par contre quand le lobby actuel a pris le contrôle, n’importe qui peut être pris à l’université pourvu qu’il y ait un connaissant et le principal objectif est de venir à l’université pour gagner des primes. En plus, pour ce lobby, les enseignants sont renvoyés à tout moment sans raison valable de telle sorte que la terreur s’est installée dans les institutions universitaires. En résumé le lobby actuel a plus fait mal aux universités que les autres.Tout ce que les tchadiens veulent ou souhaitent est que les choses changent mais pas qu’elles se dégradent. L’état actuel de l’enseignement supérieur est désastreux. En lisant votre texte, j’ai l’impression que vous ne connaissez pas ou que vous faites semblant de connaître les vrais problèmes dans l’enseignement supérieur. J’ai l’impression que vous dénoncer pour nuire alors que nous, nous dénonçons pour changer les choses. Quel était l’état de l’enseignement superieur quand les lobbies que vous les avez cités étaient à la commande ? Et quel est l’état actuel ? Vous n’avez rien dit sur le lobby actuel qui dirige l’enseignement supérieur et vous n’avez même pas fait référence à certaines choses, comme le décret qui instaure le quota ou le décret qui nomme les responsables, bref, j’ai l’impression que vous voulez brouiller les bonnes pistes de réflexion. Ce qui me pousse vraiment à avoir de doute sur ce que vous dites. De toute les façons, il est simple de vérifier que vous êtes chercheur indépendant. Pour votre légitimité, comme vous avez fait des recherches sur les lobbies aux états unis (lire votre texte partie 1), pouviez vous me dire combien d’articles avez-vous dans votre actif ? Quel est votre grade dans le système universitaire ? Donnez-nous quelques références qu’on pourra facilement les vérifier sur internet (en effet, en utilisant Google et en tapant votre nom, je n’ai vu aucune publication liée à votre nom, ce qui très étonnant pour un chercheur).
 
Il ne sert à rien d’écrire pour amuser la galerie. Il faut arrêter de divertir. Les internautes ne sont pas des idiots mais il y a pas mal d’intellectuel qui lisent et qui analysent. Il faut reconnaître que rien ne marche dans l’enseignement supérieur. Nous dénonçons, non pas pour renvoyer ou humilier mais pour que les choses changent car au Tchad, ceux qui ne travaillent pas vivent bien pendant que ceux qui font normalement leur travaille souffrent. Cette injustice doit s’arrêter. Si certains enseignants sont fatigués et sont incapable de publier pour avancer, qu’ils laissent la place aux autres. Si l’enseignement supérieur a de la valeur, c’est au bénéfice de tous les tchadiens et pour le Tchad que tous nos enfants vivrons.
 
Je souhaite qu’après Moussoro, là ou le président est entrain de faire un nettoyage de l’armée, la prochaine étape, c’est à Moundou, là ou le ministre à présider la rentrée solennelle que le président fera un nettoyage du ministère de l’enseignement supérieur. Un enseignant-chercheur qui ne publie pas ou qui a passé plus de 20 and sans publier ne doit pas être responsable d’une institution universitaires puisqu’il doit donner l’exemple. Que les enseignants soient différenciés : ils sont enseignants ou enseignants-chercheur. Il ne sert à rien de donner des primes de recherches aux enseignants qui ne publient pas ou qui ne cherchent pas. Tous les responsables des institutions universitaires doivent enseigner (la majorité ne le fait pas). Il est inutile de multiplier le nombre d’universités ou d’instituts vu le nombre insuffisant d’enseignants compétents. Sinon, les conséquences futures seront très désastreuses pour le pays vu le niveau lamentable des étudiants et de certains enseignants.
 
Mahamat Hamza. Etudiant.
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